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William Turner

Dans son testament, le peintre britannique William Turner (1775-1851) exprimait le souhait que deux de ses peintures soient léguées à la National Gallery et exposées à côté de deux chefs-d’œuvre de Claude Gellée (dit Le Lorrain), artiste qu’il admirait profondément et dont l’œuvre lui a inspiré à se consacrer au paysage, genre dont il est devenu un maître incontestable. Avec une intense discipline de travail et une méthode qui ne refusait pas l’imitation, Turner a petit à petit construit une œuvre qui dialogue avec de grands artistes du passé, tels que Titien, Canaletto et Rembrandt, ainsi que avec les peintres de son temps, comme Richard Bonington ou David Wilkie, pour trouver un style singulier qu'il va affirmer de plus en plus vers l'abstraction, notamment dans "Pluie, vapeur, vitesse" ou "Tempête de neige", œuvres d’une étonnante modernité. La nouvelle exposition du Grand Palais présente une cinquantaine d’œuvres de William Turner à côté de leurs modèles réalisés par environ trente artistes du XVIe au XIXe siècle. Une centaine d’œuvres qui illustrent bien le dialogue fécond qui a rythmé l’évolution de son regard et de son expression artistique vers la réalisation d’une œuvre d’un immense raffinement. Un des événements les plus attendus de cette année.

Em seu testamento, o pintor britânico William Turner (1775-1851) exprimia o desejo de que duas de suas pinturas fossem doadas à National Gallery e expostas lado a lado com duas obras-primas de Claude Gellée, artista que ele admirava profundamente e cuja obra lhe inspirou a dedicar-se à paisagem, gênero em que tornou-se um mestre incontestável. Com uma intensa disciplina de trabalho e um método que não dispensava a imitação, Turner construiu pouco a pouco uma obra que dialoga com grandes artistas do passado, como Ticiano, Canaletto e Rembrandt, assim como com os pintores de seu tempo, tais como Richard Bonington ou David Wilkie, para chegar a um estilo singular que se tornará cada vez abstrato, especialmente em “Chuva, vapor, velocidade” ou “Tempestade de neve”, obras de uma impressionante modernidade. A nova exposição do Grand Palais apresenta cerca de cinquenta obras de William Turner, apresentadas ao lado de seus modelos realizados por trinta artistas do século XVI ao século XIX. Uma centena de obras que ilustram o diálogo fecundo que ritmou a evolução de seu olhar e de sua expressão artística rumo à realização de uma obra de imenso refinamento. Um dos eventos mais esperados deste ano.

Karen Knorr

Depuis quelques jours le Musée Carnavalet propose deux expositions très contrastées. Au rez-de-chaussée, des centaines de photos présentent le réalisme brutal de l’univers carcéral parisien, de 1851 à nos jours (à voir!). A côté de cela, dans les salles du mobilier XVIIIe siècle et dans la galerie de liaison, une deuxième exposition photographique, constituée cette fois d'images plutôt oniriques, prend place parmi les œuvres de la collection permanente du musée. C’est la série « Fables », réalisée par la photographe américaine Karen Knorr au musée Carnavalet et au musée de la Chasse et de la Nature, à Paris, ainsi qu’au musée Condé à Chantilly et au château de Chambord, de 2004 à 2007. Dans cette œuvre, des renards, des cerfs, des ragondins, des souris, des pigeons,… sont intégrés à la somptuosité du château et des musées, ces "sanctuaires culturels", créant des images énigmatiques, quelque part rebelles, où les notions de culture et de nature se confrontent, avec une touche de merveilleux qui rappelle l’univers de Lewis Carroll. Une quinzaine d’images seulement, mais qui valent vraiment le détour.

Há alguns dias o Museu Carnavalet propõe duas exposições bastante contrastantes. No térreo, trezentas fotos apresentam o realismo brutal do universo carcerário parisiense de 1851 a 2010 (veja). Ao lado disso, nas salas de mobiliário do século XVIII e na galeria de passagem, uma segunda exposição fotográfica, constituída de imagens por assim dizer oníricas, toma lugar entre as obras da coleção permanente do museu. É a série “Fábulas”, realizada pela fotógrafa americana Karen Knorr no próprio museu Carnavalet, no museu da Caça e da Natureza, ambos em Paris, assim como no museu Condé em Chantilly e no castelo de Chambord, de 2004 a 2007. Nessa obra, raposas, cervos, castores, ratos e pombas se integram à suntuosidade do castelo e dos museus, esses “santuários culturais”, criando imagens enigmáticas, de certa forma rebeldes, em que as noções de cultura e de natureza se confrontam, com um toque de maravilhoso que lembra o universo de Lewis Carroll. Quinze fotos apenas, mas que valem uma visita.